Dimanche 27 juin – J5 Chagny-Villefranche-s-Saône (Rhône) 134km
Il y a une chose qui me sidère! Quand je suis sur une petite route étroite où ne passe qu'une voiture toutes les lunes, dès qu’il y en a une qui me dépasse, une autre arrive en face et elles se croisent pile à ma hauteur ! Pour passer le temps, je me suis amusé à compter, c’est arrivé 3 fois sur 5, c’est stupéfiant.
Je rencontre beaucoup de hollandais qui comme moi tirent leur caravane.
Ce matin j’ai quitté Chagny par de belles routes très roulantes. Les champs de blé et les boules de foin ont progressivement fait place aux vignes.
On me renseigne une piste cyclable qui longe la D981 en direction de Givry, Buxy, Cluny. C’est ma direction et je l’emprunte sur une trentaine de km mais en fait c’est plutôt barbant. C’est plat, rectiligne, on ne traverse pas vraiment les villages, on passe à côté. Ok pas de voiture mais bon !
Arrêt à Cormatin où je mange d’excellents penne au pesto.
Je n'ai pas l'air de rigoler mais s'auto-photographier avec le sourir quand on est seul, ça ne va pas. J'ai essayé et je n'y suis pas arrivé sans avoir l'air con...
Je quitte la piste pour faire un petit crochet par le village de Taizé qu'on m'avait renseigné comme joli et où est implantée une communauté contemplative. Créée en 1940, elle accueille des milliers de jeunes chaque année qui viennent prier et méditer.
Pause coca à Cluny
La piste cyclable traverse ce long tunnel dont on ne voit pas le bout, impressionant...
Je sais déjà que ce qui m’attend sera autrement plus dur. Sur ma carte, les petites routes serpentent sur les collines du Mâconnais et du Beaujolais. Et quand ça serpente, ça veut dire que ça grimpe. Et quand ça grimpe, avec ma charette ça n’avance vraiment pas vite.
La Roche de Solutré chère à François Mitterrand.
Depuis 1946, une bande de copains issus des réseaux locaux de la Résistance, prennent l'habitude de s'y retrouver chaque année à la Pentecôte, pour une ascension rituelle. François Mitterrand en faisait partie.
Après quelques cols, je décide de nouveau de quitter ma trace pour descendre vers la vallée de la Saône. Je passe à proximité des grands crus du Beaujolais. Juliénas, Chénas, Fleurie, Morgon, Saint-Amour…
Pause rafraîchissante à Jullié
Village de Juliénas
Dans la vallée, je rejoins la N6. Il reste 30 bornes jusqu’à Villefranche-sur-Saône, c’est moins joli mais au moins j’avance mieux.
J’arrive à Villefranche vers 19h, j’ai fait 134km aujourd’hui.
Nous sommes dimanche soir et la ville est décevante, presque sinistre. Tout est fermé, pas de jolie place avec terrasses, platanes, fontaines, comme je me l'étais imaginé… peu de bars ouverts.
J’en trouve un misérable, où deux mecs règlent leurs comptes avec leur femme par téléphone tout en vidant une bouteille de vin afin de noyer celles bues de la veille.
Pendant que moi aussi je me désaltère, je demande à la serveuse de me réserver une chambre dans l’hôtel renseigné dans mon GR.
Hôtel Lyberty’s, je suis au 3ème au dessus d’un pub irlandais.
Au 3ème à droite, sèchent mes chaussures
Le problème avec les hôtels en ville, c’est où mettre le vélo et la remorque. Ici je peux laisser mon vélo dans un couloir mais je suis obligé de démonter et replier ma remorque et de la monter avec mes bagages au 3ème par un escalier en colimaçon.
Il est déjà 21h quand je sors de ma douche encore en sueur. Je me rends rapidement dans le 1er resto en face, de peur qu’ils ne ferment tous. En fait, je suis bien tombé, je mange un excellent poisson grillé et Sabia (à droite), la serveuse très sympathique, me voyant écrire s’intéresse à ce que je fais, d'où je viens, où je vais...
Une petite dernière au Pub de l'hôtel...